"Je fabriquais mes guidons le soir dans le garage de mes parents".

Non, pas moi.

C'est "l'accroche" d'un article paru dans Moto-Journal, la semaine dernière.

Je recopie des extraits.

"Qu'il est loin le temps où le jeune Philippe Bochereau commençait à cintrer ses premiers tubes d'alu pour en faire des guidons dans le garage familial.
Aujourd'hui, l'entrepreneur angevin peut mesurer le chemin parcouru.
De son usine de Mûrs-Erigné sortent environ 150 000 guidons par an, mais aussi des dizaines de milliers de tés de fourche, autant de pontets, des axes de colonne de direction et, depuis peu, des turbines de pompes à eau.
La production est telle que la cinquantaine d'employés bosse en tris-huit pour fournir constructeurs et accessoiristes.
Que ce soit chez Neken, l'entité guidons, ou chez Delta Usinage pour les autres pièces, les machines débitent du produit, expédié dans différents coins du monde.
' On travaille principalement pour KTM, Triumph, Ducati, Bultaco, et Sherco', explique Philippe Bochereau, pur autodidacte devenu tsar du "dirigeoir" ni par vocation, ni parformation.
L'idée lui est venue lorsqu'il roulait en cross.
Souvent à terre, il consomme alors du guidon à la pelle à une époque où le modèle en alu en est encore à ses balbutiements.
Lorsqu'il se lance dans la vie professionnelle armé d'un BEP d'électromécanicien, le jeune technicien entrevoit la formidable marché qu'un guidon de cross solide pourrait générer.
Personne ne fait ça en France, il sera donc le premier.
(...)
'Il a fallu apprendre à travailler la matière,, à se perfectionner dans les traitements thermiques. Puis on a dû créer une machine-outil pour conifier du tube alu en l'étirant'.
Presque un nouveau métier. Mais, sans le percevoir, l'entreprise se forge un nouveau savoir-faire qui fera son succès actuel, car peu d'autres spécialistes du guidon vont franchir ce pas.
Sa production s'étoffe avec ce nouveau type d'article, décliné aussi dans le vélo pour des clients du calibre de Décathlon.
Neken s'installe alors dans la cour des grands du guidon.
Si Philippe Bochereau développe parallèlement son activité d'usinage de pièces annexes à celui-ci, le guidon reste l'activité qui va lui permettre de convaincre les grands producteurs.
Car conquérir cet appétissant marché de la première monte devient une nécessité au tournant des années 2000:' Les grandes marques se sont mises à soigner l'équipement, à mettre d'origine des guidons de qualité plus solides. La demande sur le marché de l'adaptable a chuté puisque les clients n'avaient plus à changer d'entrée leur guidon et en pliaient moins par la suite' explique Philippe.
Pour continuer à prospérer, il faut donc séduire les constructeurs. Outre les françaises Sherco et Scorpa, KTM est la première grande enseigne à confier ses guidons à Neken puis, ses tés de fourche un peu plus tard.
Une carte de visite qui booste la notoriété de l'entreprise.
'Le fait de travailler avec KTM puis Triumph nous a ouveryt d'autres portes comme celles de BMW, que nous allons bientôt fournir en guidons. Ce n'est pas si compliqué de travailler avec ces grandes marques quand tu as un bon produit, de bons délais, une bonne image'.
La question taraude, forcément: comment une entreprise peut-elle être compétitive à l'heure où l'Asie engloutit la production mondiale? ' Leurs prix montent et la qualité n'est pas toujours là, c'est pourquoi certaines marques commencent à réduire la part de leurs fournisseurs asiatiques. On offre aussi l'avantage d'être réactifs et d'avoir une expertise unique en Europe', souligne Philippe.
'Ici, on est dimensionné pour la moto. Nous sommes des passionnés et cela nous permet de bien sentir le marché. On a travaillé pour d'autres secteurs, mais on en est revenus...
Ce que j'ai entrepris il y a vingt-trois ans, je ne le ferai plus aujourd'hui. Un jeune qui voudrait faire la même chose , avec le climat économique et les complexités administratives, il lui faudrait deux fois plus de volonté et d'énergie...' ".

Une chouette histoire pour une sacrée réussite !

Cocorico Ça fait plaisir à lire...

Ovo, merci Titouan, une réussite qui fait plaisir, quelle opiniâtreté pour en arriver là